Nos races d’élevage sont-elles encore adaptées aux nouveaux enjeux de l’agriculture ?

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Rouge Pie de l’Est (photo : Mélanie Malzahn)

Ces dernières décennies, la productivité en lait, viande (rouge et blanche) et œufs s’est accrue, notamment grâce à une sélection d’animaux (races, génétique) en vue de maximiser la production de litres de lait, de nombre d’oeufs et de grammes de viande associés à une croissance rapide. Le but de cette sélection était d’augmenter la production en vue de satisfaire aux besoins alimentaires de la population européenne, au sortir des guerres. Aidé notamment par les nouvelles techniques (insémination artificielle…), la mise à disposition d’intrants concentrés bon marchés (culture de maïs, importations de soja…) et par les aides publiques (intervention dans le stockage du lait, prime à la vache allaitante…), l’objectif a été rencontré voire même dépassé, menant à une surproduction importante de lait et de viande.

Aujourd’hui, tandis que des crises récurrentes touchent l’élevage, le secteur agricole prend conscience des limites de ce système. Les éleveurs ont perdu leur autonomie, dépendant d’intrants dont le prix est volatil et en croissance, et ne maitrisent plus la valorisation de la matière première (lait, viande) qu’ils fournissent à l’industrie. L’entretien de certaines races hyperspécialisées est coûteux et ne permet plus une valorisation des jeunes mâles et des bêtes de réformes, vus comme un handicap, tant dans la production bovine laitière que dans la production de volailles pondeuses. Le soutien public s’efface au profit de la libération des marchés.

L’autonomie alimentaire des troupeaux bovins est une solution efficace pour la rentabilité des fermes et est au cœur des programmes de recherche. Nos races bovines sont-elles aujourd’hui adaptées pour une valorisation optimale des fourrages produits sur la ferme ? L’évolution vers davantage de mixité est-elle une voie à prôner dans l’élevage laitier afin de permettre une meilleure valorisation des veaux et bêtes de réformes ? Parallèlement, la société civile fait part de revendications croissantes en termes de respect de l’environnement (notamment les importations de protéines végétales) et de bien-être animal (sort des jeunes veaux mâles voués à l’engraissement intensif et des poussins mâles des races de poules pondeuses voués à la « destruction »). Sommes-nous, avec les races actuelles, préparés à relever les défis que l’agriculture se doit de relever à l’avenir ?

A travers le projet « Echangeons sur notre agriculture », Nature & Progrès se penchera cette année sur cette question. Des visites seront organisées, permettant aux citoyens et aux éleveurs d’échanger sur ce sujet et de rencontrer différentes personnes ressources : chercheurs, responsables de l’encadrement, porteurs de projets, etc. Des initiatives innovantes seront présentées et analysées afin de définir les possibilités d’évolution des races d’élevage et des filières vers davantage d’autonomie et de résilience économique et répondant aux préoccupations en matière d’environnement et de bien-être animal.

Le sujet vous intéresse ? Rejoignez le projet et suivez son évolution sur www.agriculture-natpro.be ou la page facebook « Echangeons sur notre agriculture ». Les rencontres auront lieu en mai et en juin. Le programme vous sera communiqué bientôt. N’hésitez pas à nous faire part (rapidement) de vos suggestions d’initiatives et d’élevages à visiter et de personnes-ressources à contacter !

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Poules et coq de race Ardennaise (photo : Centre de Michamps)


 

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