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Visite de l’abattoir de volailles de Sclayn, 12/08/2015
Nous avons été reçus par Danielle Elias, directrice, et Grégoire Copin, responsable qualité de l’abattoir de Fournipac à Sclayn. Fournipac Scrl est une entreprise de travail adapté active dans le secteur agroalimentaire au niveau de deux pôles : l’abattoir de volailles et une usine de préparation d’aliments pour la grande distribution. Plus d’informations : http://www.fournipac.be/historique.html
L’abattoir est présent à Sclayn depuis 1981. Il est agréé pour les volailles (y compris canards, pintades, dindes, cailles et pigeons) et lapins, et certifié bio. Il accueille environ 800 particuliers par an ce qui représente un tiers des activités, à côté des professionnels. Seuls 4 abattoirs sont agréés pour les volailles en Wallonie : les autres sont Volailles-Damien à Pipaix, Ardenne-Volaille à Bertrix et Plukon à Mouscron. Ils ont donc toute leur importance en tant que service pour les particuliers et les professionnels. Les clients proviennent d’un rayon de 100 à parfois 150 km autour de l’abattoir. En termes de volumes, l’abattoir prend en charge environ 100.000 animaux par an, soit 2.000 par semaine. L’abattage a lieu du lundi au mercredi.
L’abattoir de Sclayn a pu s’adapter, au fil du temps, aux évolutions des normes sanitaires. Il a d’ailleurs reçu les éloges des autorités européennes lors d’une récente visite de contrôle. Des inquiétudes sévissent néanmoins toujours sur l’avenir de l’abattoir. Le vieillissement de l’installation demande des investissements, par exemple pour la mise en conformité électrique. De plus, le permis d’exploitation doit être renouvelé en 2017. De nombreuses habitations ont été construites autour de l’abattoir ces dernières années. Les riverains accepteront-ils la poursuite des activités de l’abattoir ? Particuliers et professionnels sont inquiets d’une éventuelle disparition de ce service.
L’idéal serait de construire un nouvel abattoir, mieux localisé, mieux adapté et permettant l’ajout d’activités en aval de l’abattage, telles que la transformation à chaud ou à froid des volailles, la vente à l’abattoir, etc. Ces activités permettraient d’apporter une plus-value, de rentabiliser l’activité, étant donné que l’abattage seul est souvent une activité faible voire à perte. Un investissement de 1,5 à 2 millions d’euros serait nécessaire. Fournipac ne pouvant pas assumer seul cet investissement, des partenariats publics ou privés sont recherchés. La construction d’un nouvel abattoir demande une volonté politique et l’implication de partenaires motivés.
Il serait également important d’augmenter le volume d’abattage. Selon Danielle Elias, l’idéal serait d’arriver au double, soit de trouver 2.000 animaux en plus à abattre par semaine. Avant la crise de la dioxine, l’abattoir tuait près de 180.000 animaux par an ! Comment arriver à ce volume critique ? En lançant une coopération avec les éleveurs de la région ? En étudiant les possibilités d’installation de nouveaux éleveurs ? En étudiant les possibilités de diversification ? Concernant ce dernier point, il faut remarquer qu’il n’existe pas (ou peu) d’élevages professionnels de lapins ou de pigeons. Est-ce un créneau intéressant, à stimuler ? Le consommateur, souvent friand de nouveautés, pourrait être intéressé par ces produits.
La possibilité de mettre sur pieds un abattoir mobile de volailles-lapins a été discutée. Cette solution semble plus compliquée niveau logistique et doit être analysée compte-tenu des contraintes sanitaires. Il est important d’en évaluer les coûts et les charges.

Les animaux sont étourdis par électronarcose (choc électrique au contact de l’eau), un processus rapide limitant la douleur. Ils sont ensuite saignés.
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Visite de la Ferme Devillers
La ferme Devillers est située à Goesnes, sur environ 20 hectares de terres. Anciennement, la famille Devillers élevait des bovins laitiers avec un quota de 40.000 litres dont la quasi-totalité était transformée en beurre, yaourts, fromages… vendus à la ferme. Face à l’ampleur du travail, aux contraintes (disponibilités pour le magasin…), la ferme a été réorientée vers le bovin viandeux (environ 10-15 bêtes), l’ovin viandeux de la race Ile de France (deux troupeaux de 11 et 7 brebis dessaisonnées, avec le projet d’étendre à 30 – 40 brebis) et le poulet de chair. Les colis de viande de bœuf et d’ovins, et la vente de poulets de chair se font par périodes, ce qui est moins contraignant que les produits laitiers qui sont réalisés en continu.
La famille Devillers élève 4.800 poulets pour Coq des Prés, abattus à 70 jours (soit 1,6 à 1,8 kg) avec 4 lots par an, et en garde également pour la vente directe à la ferme. Ces derniers sont abattus deux à trois semaines plus tard car les clients demandent des poulets plus gros. Ils ne souhaitent pas devenir coopérants de Coq des Prés au niveau du commerce de poulet, car la coopérative fournit des produits transformés ne répondant pas aux exigences des clients de la ferme. Le système de Coq des Prés est cependant intéressant pour d’autres éleveurs qui souhaitent obtenir des produits transformés, d’une grande diversité et en continu, pour la vente directe à la ferme.
En ce qui concerne l’abattage des poulets pour la vente directe, deux possibilités existent : aller à l’abattoir de Sclayn ou abattre à la ferme en demandant une autorisation AFSCA. Etant donné les charges de temps et de travail pour amener et récupérer les volailles à Sclayn, et que la vente directe ne demande pas l’agrément européen (contrairement à la vente dans un magasin ou à un restaurateur), c’est l’option abattage à la ferme qui a été choisie. Un local de la ferme va être emménagé afin de répondre aux normes AFSCA.
En ce qui concerne les ovins et bovins, ils sont abattus et découpés à l’abattoir d’Awan.
Etienne Devillers et son épouse travaillent à l’extérieur, car le revenu provenant de la ferme est insuffisant pour subvenir aux besoins de la famille.