Journées Fermes Ouvertes à la Ferme du Berger : Animation sur la perception de l’élevage par les citoyens

DSC_0063

Le week-end des 27 et 28 juin derniers étaient, comme chaque année, organisées les Journées Fermes Ouvertes, promotionnées par l’APAQ-W. Dans ce cadre, nous avons rendu visite à la Ferme du Berger qui avait, pour l’occasion, ouvert ses portes au public. Nous y avons organisé une animation dont le but était de poursuivre nos investigations sur la thématique des conflits entre riverains et producteurs et en particulier sur l’influence que peut jouer dans ce cadre une mauvaise perception du monde agricole par les riverains. La Ferme du Berger, située à Emptinne, élève des volailles (environ 10.000 animaux) en plein air dans la filière conventionnelle, avec comme particularité d’écouler la majeure partie de sa production en vente directe. Avec un nombre d’animaux pile dans la moyenne wallonne, la Ferme du Berger nous a semblé être un bon terrain d’investigation pour évaluer la réaction des riverains face à une visite d’élevage.


DSC_0002Pour tenter de mieux saisir quelle perception les citoyens avaient de l’élevage ainsi que pour évaluer comment la visite d’une ferme pouvait influencer celle-ci, nous avons soumis aux visiteurs un questionnaire. La première partie, à compléter avant la visite, visait à évaluer les éventuels aprioris des visiteurs, tandis que la seconde, à remplir après la visite, avait pour but de tenter d’estimer quel pouvait être l’impact de la visite d’une ferme sur l’opinion des visiteurs. Voyons ce que nous apprennent ces questionnaires.

1) Qui est venu visiter la ferme ?

Fig 1 participants

Participants à la ferme ouverte (échantillon) – connaissance préalable de la ferme

La majorité des participants de notre échantillonnage ne connaissait pas la ferme (66 %), une partie la connaissait de nom (12 %) ou de vue (6 %), et d’autres l’avaient déjà visitée (16 %). Les fermes ouvertes ont donc l’avantage de faire découvrir les fermes par les citoyens consommateurs et de resserrer les liens avec les ceux qui la connaissent déjà. Dans le cadre de notre animation, la connaissance préalable de la ferme peut avoir un impact sur les réponses aux questions, c’est pourquoi ce critère sera utilisé pour affiner l’interprétation des résultats.

2) Evaluation de la taille moyenne d’un élevage avicole wallon

Fig 2 taille élevage

Estimation de la taille moyenne d’un élevage de volailles avant la visite en fonction de la connaissance préalable de la ferme

Les personnes qui connaissaient déjà la ferme auparavant ont tendance à mieux évaluer quelle est la taille moyenne (en nombre d’animaux) d’un élevage en Wallonie. En effet, seules des personnes qui ne connaissaient pas la ferme au préalable ont fourni des réponses extrêmes telles que 500 ou 100.000 à la question « selon vous, quelle est la taille moyenne d’un élevage de volailles en Région Wallonne ? » . Il semble dès lors que la connaissance ou non d’une ferme ait une influence sur la perception qu’ont les citoyens de l’agriculture en Wallonie. Ceux qui connaissent déjà une ferme se font une meilleure idée de la taille d’un élevage et donc de la réalité de l’agriculture.

3) Perception des nuisances avant / après visite

Fig 3 nuisances

Perception des nuisances provoquées par un élevage avicole avant et après visite

Si beaucoup de visiteurs craignaient un nombre assez élevé de nuisances avant la visite, nombre d’entre eux changent d’avis après avoir vu les installations d’élevage. Au sujet des odeurs, nous avons recueilli par voie orale les avis des visiteurs. La plupart des participants étaient étonnés de l’absence d’odeur en dehors des bâtiments d’élevage. Une personne souligne : « Les nuisances olfactives sont un mauvais a priori ». La visite d’une ferme semble dès lors un excellent moyen de dissiper certains aprioris négatifs que certains riverains peuvent avoir quant aux éventuelles nuisances dégagées par les activités d’élevage.

Conclusions

Malgré un échantillon relativement restreint (32 répondants), cette animation nous permet de confirmer notre intuition de départ : une meilleure connaissance du monde agricole par les riverains semble essentielle pour dissiper des aprioris négatifs. Privilégier les rencontres entre citoyens et éleveurs semble donc une piste de solution à favoriser pour tenter d’apaiser les relations de voisinage en milieu rural. Il est néanmoins important que les élevages visités soient représentatifs du secteur, afin de donner une juste image au consommateur.

D’autres pistes…

Mais, ce n’est pas la seule piste de solution à envisager ! Il en existe bien d’autres à explorer, telles que la création de manuels instructifs à l’intention des producteurs et des riverains, la modification de la législation sur l’octroi du permis d’exploiter/permis unique, etc. Que vous soyez riverain, citadin ou producteur, votre avis compte ! N’hésitez pas à nous le communiquer via ce sondage pour nous aider à formuler des pistes de solutions concrètes, efficaces et élaborées en commun.

Nous remercions chaleureusement Damien Gooris et Emilien Pirard pour leur accueil au sein de leur ferme et pour leur aide dans la réalisation de cette activité.

DSC_0074

Qu'en pensez-vous ?

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s