Visite de l’abattoir intercommunal de Liège

Nous avons été reçus par Monsieur Jolet, gérant de l’abattoir intercommunal. La visite a commencé par la zone propre, c’est-à-dire la découpe des carcasses. Etant donné le peu de bêtes reçues ce jour, nous étions trop tard pour les abattages (en zone sale). Nous avons néanmoins pu observer comment se déroule le traitement des carcasses, leur stockage et avons pu visiter la firme prenant en charge le travail et l’emballage de la viande (De Roy).

L’abattoir intercommunal de Liège occupe une dizaine d’employés. Il abat des bovins (environ 400 bovins par semaine, soit un peu plus de 20.000 bovins par an) et quelques ovins. L’abattage de porcs a été arrêté début 2015 par manque de rentabilité. L’abattage des porcs est repris principalement par l’abattoir flamand Comeco à Meer. L’abattoir de Liège n’est pas certifié bio car il ne reçoit pas suffisamment de demandes de producteurs pour demander l’agrément, qui représente un certain coût. Il abat tant pour les professionnels (grands et petits éleveurs) que pour les particuliers. Le coût d’abattage pour un bovin est d’environ 75 à 80 euros, il est de 25 euros environ pour un ovin. Les ovins sont découpés sur la chaine des bovins.

Monsieur Jolet est assez pessimiste pour le secteur de l’abattage. Au regard des normes actuelles, un abattoir devrait, pour être rentable, traiter 1.000 bovins par semaine. Or ils n’en sont qu’à 400. Un projet de regroupement de différents abattoirs avait été envisagé pour atteindre cette masse critique, mais les finances n’ont pas été trouvées pour sa concrétisation. L’abattoir intercommunal de Liège va transformer les anciens locaux d’abattage de porcs en atelier de découpe de bovins, et espère avoir des retombées intéressantes grâce à la cessation envisagée voire imminente des activités d’abattage à Saint-Trond. Cette opportunité permettrait de faire de nouveaux investissements et assurer environ 20 ans de poursuite des activités de l’abattoir. Sans cela, il est probable que l’abattoir ferme ses portes à moyen terme.

Les principaux coûts auxquels doit faire face l’abattoir de Liège sont des frais d’énergie (température des eaux de désinfection, réfrigération et congélation des carcasses…), d’eau, de personnel, d’amortissement des installations (l’entretien équivaut chaque année à environ 10 % de la valeur de l’installation), d’élimination des déchets, d’analyses microbiologiques ou de contrôle vétérinaire. Un abattoir tel que celui de Liège représente un investissement (neuf) d’environ 20 millions d’euros.

Selon Monsieur Jolet, il ne restera bientôt plus en Wallonie que très peu d’abattoirs. Les plus gros ferment déjà leurs portes aux petits producteurs. Joel Lambert, producteur en maraîchage, culture et élevage à Orp-le-Grand nous fait part de sa situation. La fermeture imminente de l’abattoir de Saint-Trond (qui n’était déjà pas certifié bio) le place dans une situation compromettante pour la poursuite de son activité. Nous avons discuté de la nécessité de mettre en place des outils d’abattage pour les petits producteurs (en particulier), que ce soit un abattoir mobile ou des abattoirs de petite taille, idéalement provinciaux, qui seraient financés par le public. Une révision des normes européennes sera sans doute nécessaire pour la mise en place de ces structures alternatives d’abattage, notamment afin d’assurer une rentabilité et d’en alléger les charges. Les petites installations devraient bénéficier de normes assouplies.

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