L’agriculture a tendu à se spécialiser, à s’industrialiser
Au cours du siècle dernier, notre agriculture a eu tendance à se spécialiser. L’amélioration des moyens de communication et le développement des grandes surfaces ont intensifié les échanges commerciaux. Il faut être concurrentiels, rentables, et donc cultiver là où la terre est bonne et labourable, et consacrer les mauvaises terres à l’élevage, lorsque l’herbe est la seule culture économiquement intéressante. La Wallonie s’est alors divisée en régions agricoles, la plupart des fermes se sont spécialisées dans l’élevage ou dans les cultures. Les élevages eux-mêmes ne concernent plus, généralement, qu’une espèce animale, et le nombre de têtes de cheptel par ferme a augmenté. Fini la transformation et la commercialisation en direct : les agro-industries et grandes surfaces prennent le relais. Les fermes de production à caractère industriel sont nées, et le fossé entre fermier et agriculteur a commencé à se creuser.
Type d’élevage | Année | Nombre d’éleveurs | Nombre d’animaux | Effectif moyen par ferme | Facteur d’agrandissement |
Bovins | 1990 | 23.000 | 1.532.000 | 67 | x 2 |
2013 | 9.074 | 1.176.540 | 130 | ||
Porcs | 1990 | 3.900 | 305.000 | 78 | x 7 |
2013 | 584 | 326.786 | 560 | ||
Poulets de chair | 1990 | 1.165 | 609.870 | 523 | x 16 |
2013 | 352 | 3.058.200 | 8.688 |
Légende : Quelques chiffres pour illustrer l’intensification des élevages en Wallonie. Source : SPW Editions (2014) Evolution de l’économie agricole et horticole en Wallonie 2013-2014 (88 pages + annexes).
Une production artisanale associant élevage et cultures, un modèle d’avenir !
Et pourtant… Les élevages artisanaux de petite taille, souvent diversifiés, sont un modèle d’association entre les composantes animales et végétales de la ferme et contribuent à leur autonomie. L’élevage fournit la fertilisation organique nécessaire aux cultures qui les nourrissent ou aux productions maraîchères. Le petit lait résultant de la fabrication du fromage complémente utilement l’alimentation des porcs. Quoi de plus logique, finalement, que de considérer la ferme comme un écosystème où chaque organisme a sa place et sa fonction ?