Mais c’est quoi, d’abord, « artisanal » ?
Le dictionnaire Larousse nous propose les définitions suivantes :
- Qui relève de l’artisan, qui concerne l’artisanat.
- Qui est élaboré selon des méthodes traditionnelles, individuelles, par opposition à industriel.
- Qui est fait avec des moyens rudimentaires, quelquefois des moyens de fortune ; qui présente une facture grossière.
L’artisan est quant à lui défini comme :
- Travailleur indépendant, qui justifie d’une qualification professionnelle et d’une immatriculation au répertoire des métiers pour l’exercice, à son propre compte, d’une activité manuelle.
- Personne qui pratique un métier manuel selon des normes traditionnelles.
Plusieurs notions retiennent notre attention. Les « méthodes traditionnelles », basées sur la tradition, donc sur un long usage, font appel à une notion de connaissance, d’expérience et de savoir-faire transmis à travers les temps. On lit aussi les termes « rudimentaire » ou « moyens de fortune » : en effet, l’artisanat peut, au fil du temps, connaître des évolutions ou rester plus conservateur, ce qui peut donner une idée de méthodes « désuettes », « dépassées », notamment en comparaison avec les méthodes industrielles qui représentent l’autre extrême, la pointe de la technologie… mais aussi de ses dérives ? On lit également le terme « indépendant », fortement proche de l’ « autonomie », notion sur laquelle nous reviendrons également.
Au sens utilisé dans cet article, la production et la transformation agricoles artisanales sont liées à une activité à taille humaine, reposant sur les savoir et savoir-faire des artisans, avec une priorité à la qualité des aliments produits et transformés. Elle s’oppose à l’agriculture industrielle, à grande échelle, automatisée, standardisée et conçue pour produire en grande quantité et à bas prix.
Le traditionnel… jusque où ?
Comme discuté plus haut, l’utilisation de méthodes traditionnelles peut, ou non, évoluer avec le temps. Si d’un côté, une évolution trop forte, vers l’industriel, est critiquée, il faut aussi considérer une évolution trop faible, vers un artisanat « rudimentaire », « désuet ». En effet, lors des siècles derniers, la traite était réalisée à la main, ainsi que la fauche des prés, la récolte des champs… Quelle place pour ces techniques aujourd’hui ? Outre leurs bienfaits écologiques si on les compare à l’énergie fossile utilisée par le tracteur, il faut aussi considérer le bien-être des travailleurs et la pénibilité du travail manuel. Parallèlement, peu de ménages font actuellement l’entièreté de leur lessive à la main, utilisent des ânes pour faire leurs courses ou font chauffer leur cafetière sur un poêle à bois… Le juste milieu est donc important : les techniques agricoles doivent évoluer avec leur temps, le tout est de placer la limite permettant rentabilité, bien-être social, préoccupations écologiques sans tomber dans les dérives industrielles de l’alimentation à bas prix.