Spectacle : Nourrir l’humanité, c’est un métier !

1 - Nourrir l'humanité

 

Ce vendredi 16 mai, le spectacle-documentaire « Nourrir l’humanité, c’est un métier » était donné à Stavelot. Une oeuvre qui dénonce et sensibilise aux difficultés du monde agricole actuel, à ses impasses. Un mélange de théâtre et de témoignages vidéo au sein des fermes. Voici quelques réflexions soulevées par la pièce.

 

L’écart entre citadins et ruraux est de plus en plus important, et crée un malaise. Charles Culot a voulu tourner dans les fermes wallonnes pour « rendre les paroles paysannes« , accompagné par Valérie. « J’ai senti l’urgence » dit-elle à propos de cette démarche.

Le premier témoignage : un producteur de lait, qui nous parle de sa situation difficile. Sans repreneur, il est difficile de garder la motivation de son travail. Habituellement, la transmission permet de perpétuer le savoir et les gestes. Le jeune reprend les tâches difficiles. Il aimerait lever le pied… mais arrêter pour quoi faire ? Et il faut encore gagner sa vie. Dans les fermes, on assiste souvent à une usure, à une perte de combativité. L’éleveur nous sensibilise sur les quotas laitiers (demain, c’est fini ?) et la réduction drastique des éleveurs laitiers en Wallonie.

Aujourd’hui, il faut faire plus pour avoir le même bénéfice qu’auparavant. Il faut faire des économies d’échelles et agrandir sans cesse, investir et s’endetter. On subit des pressions énormes face aux nouvelles mises aux normes, aux investissements, à la nécessité de produire toujours plus.

La société doit ré-apprécier l’authentique. Elle a peu de respect pour la classe agricole. Pourtant, le métier d’agriculteur est aussi important, méritant et respectable que les autres ! Le monde agricole est le miroir du fonctionnement de la société. Si l’agriculture ne fonctionne plus, le reste ne peut plus fonctionner.

L’alimentation est le produit de base de l’agriculture. Aujourd’hui, le gaspillage alimentaire atteint des sommets. « On n’a plus de respect pour la nourriture« . Il y a actuellement la volonté de nourrir les gens bon marché : à l’heure actuelle, % du budget familial est consacré à l’alimentation contre 50% il y a 50 ans. L’argent est détourné vers d’autres « besoins ». Il y a une déconnexion entre le consommateur et la nourriture. La viande bon marché, comment est-elle produite ? En Chine, les poulets sont élevés au-dessus des porcs, afin que ces derniers se nourrissent de leurs fientes ! Si le consommateur ne se pose pas de questions, comment concurrencer ce genre d’élevage bon marché ?

Actuellement, on demande aux fermes de respecter des normes sanitaires d’entreprise, de laboratoire. La stérilisation a-t-elle eu du bon, sachant que nos enfants (entre-autres) sont devenus de plus en plus allergiques ?

« Arrêter la ferme, c’est facile. La commencer, c’est autre chose ! » : terres, investissements, quotas…

Chez les administratifs, on connaît mieux la vie du veau qui est élevé (traitements, traçabilité, etc.) que celle de son éleveur dont on se préoccupe peu. L’agriculture familiale, est-ce l’exploitation de la famille ? Il n’y a plus d’humain, on parle d’exploitation, d’économie… Les primes sont liées à la surface, à la production, au cheptel… et pousse à agrandir la ferme au détriment de l’agriculture familiale, à taille humaine. on favorise la concurrence entre les agriculteurs, qui se retrouvent de plus en plus isolés. L’agriculture perd 3.000 emplois par an, équivalent à Arcelor Mittal… mais on n’en parle pas. L’agriculture est le métier avec le plus de malaises, de suicides, lié au système dans lequel on vit : libéralisme, productivité, libre-échange… Pourquoi et comment laisse-t-on l’agriculture disparaître ?

La PAC alloue 80 % de ses budgets aux grosses entreprises… qui des agriculteurs ? L’Europe est devenue dépendante au niveau alimentaire  concurrence, course à la rentabilité…

L’agriculture a recours aux engrais, phytos… et l’alimentaire, aux conservateurs. Dans les cimetières, des corps ne se décomposent plus ! 75 % des cancers sont liés à l’environnement et aux pesticides. Il n’y a pas de statistiques des maladies chez les agriculteurs.

Il est important pour les agriculteurs de retrouver leurs rôles et leur place. Une agriculture nourricière en circuits courts. Des fermes à taille humaine, transmissibles.

 

Quelques extraits

Chanson « Nourrir l’humanité, c’est un métier »

Article dans « Le Soir » et extraits

Prochaines représentations

 

 

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