Quelle agriculture wallonne pour demain ? Volonté politique

 

Les objectifs politiques concernant l’agriculture wallonne sont développés dans le tout nouveau Code wallon de l’Agriculture, initié par le Ministre wallon de l’Agriculture au sein du Gouvernement wallon et adopté le 26 mars 2014 par le Parlement wallon. Nature & Progrès a participé à la définition de ce Code, notamment en organisant une consultation citoyenne en 2013.

En définissant la vision de l’agriculture wallonne, le Code fixe les orientations pour son futur. Toutes les politiques, toutes les normes, toutes les initiatives en matière d’agriculture en Région wallonne devront y trouver leur source.

 Art. 1 : « Pour préserver la diversité et la multifonctionnalité de son agriculture et assurer son développement durable, la Région wallonne encourage le maintien d’une agriculture familiale, à taille humaine, rentable, pourvoyeuse d’emplois et l’évolution vers une agriculture écologiquement intensive ».

 

Une agriculture familiale, à taille humaine

« Le maintien d’une agriculture familiale à taille humaine est primordial. Ce modèle est le garant d’une agriculture de qualité, source d’emplois, liée à la terre et soucieuse d’un équilibre entre les objectifs économiques, sociaux et environnementaux. »

 

Une agriculture rentable, pourvoyeuse d’emplois

… permettant aux agriculteurs wallons d’améliorer leurs revenus, leur qualité de vie et leurs conditions de travail.

« La Wallonie défend des politiques, tant au niveau européen qu’international, qui réduisent la dépendance aux marchés internationaux et donc l’instabilité d’approvisionnement en quantité, qualité et prix et cela aussi bien pour les pays développés que pour les pays en développement. Comme mentionné dans la Déclaration de politique régionale, la Wallonie défend le droit pour chaque pays d’assurer sa souveraineté alimentaire et donc de pouvoir garder une certaine mainmise sur la chaîne de production et de transformation de ses produits alimentaires. Une telle approche est indispensable pour maintenir des modes de production durables, des revenus suffisants aux exploitants et offrir des garanties de qualité intrinsèque et sanitaire aux consommateurs. Elle permet de placer nos producteurs dans une situation de concurrence loyale et équilibrée par rapport aux agriculteurs des autres pays ».

 

Une agriculture « écologiquement intensive »

« Le milieu naturel et l’environnement ne doivent plus être considérés comme de simples pourvoyeurs de ressources et services qu’il faut gérer avec efficacité et rentabilité. Il faut veiller à un développement assurant une meilleure insertion des activités agricoles dans l’environnement. »

« L’agriculture écologiquement intensive vise à utiliser les fonctions des écosystèmes, les processus écologiques mais aussi l’information et le savoir en remplacement, dans la mesure du possible, des intrants habituels dont ceux synthétisés chimiquement. L’agriculture écologiquement intensive doit garantir un niveau de productivité sans compromettre l’aptitude du système à maintenir sa propre capacité de production. »

 

Enfin, on peut lire dans ce même code :

« Pour assurer l’avenir de l’agriculture wallonne, un enjeu majeur est d’encourager et d’accompagner l’évolution d’une partie des systèmes de productions agricoles et agroalimentaires actuels vers des systèmes socio-économiquement plus soutenables, créateurs d’innovations, d’emplois et de bien-être, et écologiquement durables ».

 

Qu’en pensez-vous ? Laissez-nous un commentaire ci-dessous !

Le Code wallon de l’Agriculture et de l’Horticulture sera bientôt disponible sur le site http://wallex.wallonie.be/

 

5 réponses sur « Quelle agriculture wallonne pour demain ? Volonté politique »

  1. Quelques réflexions issues de notre rencontre du 21 mai 2014 à Philippeville.

    Ce premier article du Code décrit de bonnes intentions pour l’agriculture wallonne. Les participants à la rencontre ont peu de remarques à émettre sur ces « bonnes paroles ». Néanmoins, la question principale est « Comment on y va ? Que mettre en oeuvre pour atteindre ces objectifs ? ».

    Concernant l’agriculture familiale, nos participants soulèvent que le terme est mal choisi. Veut-on que l’agriculture se transmette uniquement au sein de la famille ? Quelle place pour les néoruraux* ? Nous préférons dès lors une agriculture à taille humaine, permettant l’autonomie de la ferme et un allègement des tâches des fermiers.

    *Selon plusieurs participants, les néoruraux (agriculteurs non issus du milieu agricole) ont réellement leur place dans l’agriculture. Ils arrivent dans le métier avec beaucoup de recul, sont moins formatés par le milieu par l’intermédiaire des parents ou de la formation agricole. Ils sont plus ouverts aux nouvelles expériences avec une approche d’essais-erreurs et plus facilement aptes à l’innovation. Néanmoins, leur accès à la profession est plus difficile (banques, investissements, accès à la terre, etc.).

    N’hésitez pas, internautes, à également nous faire part de vos réflexions !

  2. Lors de notre rencontre du 15 mai 2014 à Ath, les participants ont réagi sur les points suivants :

    Agriculture familiale : ce système n’est-il pas réducteur ? Auparavant, l’agriculture comptait une importante main d’oeuvre non familiale (saisonniers). Aujourd’hui, les conjoints, auparavant aidants, sont souvent obligés de trouver un emploi à l’extérieur pour la sécurité financière du ménage. L’agriculture familiale est-elle réellement garante de qualité ? Les participants insistent sur les besoins d’une agriculture paysanne, à taille humaine, de fermes gérées « en bon père de famille » mais pas forcément « dans la famille ».

    Point de vue économique, comment prétendre à une agriculture à concurrence loyale alors que notre agriculture est subsidiée ? Comment réduire la dépendance aux marchés internationaux ?

    Agriculture écologiquement intensive : plusieurs participants de la rencontre craignent que « l’information et le savoir » en tant que solutions aux problèmes de production ouvrent la porte aux OGM.

    Et vous, qu’en pensez-vous ?

  3. Lors de la rencontre de Louvain-La-Neuve, le 7 mai 2014, nous avons échangé au sujet de l’article premier du Code, qui définit les objectifs en matière d’agriculture de la Wallonie. Voici quelques conclusions et réflexions issues de ces discussions.

    Si les intentions de ce texte semblent louables, les participants ont toutefois noté que le langage complexe et les belles phrases ne sont pas toujours garants d’une réussite de la politique agricole par la suite.

    L’un de nos participants note que l’aspect économique reste mis en avant dans le texte par rapport aux objectifs sociaux et écologiques.

    La « mainmise sur la chaîne de production et de transformation des produits alimentaires » ne rassure pas les participants, dans le sens où ils souhaitent que la liberté des modes de production des agriculteurs et transformateurs soit conservée.

    L’agriculture écologiquement intensive est un premier pas vers un meilleur respect de l’environnement pour l’agriculture conventionnelle. Néanmoins, les participants sont déçus du manque d’ambition de la politique agricole à ce sujet, et souhaitent une démarche « biopositive » plutôt que « bioneutre ».

    Xavier A. rêve d’une agriculture-modèle en Europe, qui fonctionne sur base d’un équilibre écologique, apportant une plus-value pour les agriculteurs, qui met en avant le savoir-faire et les patrimoines. D’après lui, il ne faut pas chercher à être plus rentables que les voisins, mais il faut viser l’excellence environnementale, une image de marque exceptionnelle pour l’Europe.

    …et vous, qu’en pensez-vous ?

  4. ces belles phrases ne veulent pas dire grand chose ! elles permettent le meilleur comme le pire et ne sont en aucun cas contraignante.
    C’est très bien d’avoir une agriculture pourvoyeuse d’emploi, mais… cela sous-entend que les agriculteurs devront exercer plusieurs métiers (producteurs, transformateurs, vendeurs)
    Ok pour une agriculture à taille humaine, mais… comment l’accès à la terre sera-t-il possible pour les futurs agriculteurs qui ne sont pas issus du milieu agricole ? qu’est-ce que l’agriculture à taille humaine s’il n’y a pas de limites imposées ?
    Une agriculture écologiquement intensive ! !! c’est dela poudre aux yeux quand on lit l’explication et la petite phrase : « dans la mesure du possible »
    Les systèmes plus soutenables que le texte appelle de ses voeux doit concerner l’ensemble de la société et pas seulement l’agriculture! il faudrait commencer par – par exemple – cesser de considérer l’agriculture industrielle (et particulièrement celle qui est hors sol) comme de l’agriculture mais lui donner le nom d’industrie et l’obliger à prendre place dans les zonings industriels; c’est une demande jadis portée par N&P.
    Il est particulièrement important que N&P poursuive sans relâche un travail de fond pour que le public réclame une agriculture qui aura véritablement le sens que ses membres voudraient pouvoir lire dans ces quelques intentions imprécises.

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